Chronique Booba Lunatic

Publié le par Zicnik

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BIOGRAPHIE

 

 

Booba, de son vrai nom Élie Yaffa[1], est un rappeur français né le 9 décembre 1976 à Meudon. Il est membre du 92I, un collectif de rap français dont il a été le fondateur, regroupant des rappeurs issus des Hauts-de-Seine. Il a créé sa propre marque de vêtements streetwear nommé Ünkut. Il s'est d'abord fait connaître par le groupe Lunatic.

Danseur de hip hop, pour le groupe Coup d'État Phonique[4], sous le nom de Tic Tac, il rencontre un ami du nom de Daddy Ali. Avec son compère Ali, issu d'Issy-les-Moulineaux, ils montent le groupe underground baptisé Lunatic.

Ils enregistrent en 1995 leur premier album, Sortis de l'ombre, qui ne sort pas sur le marché pour cause de divergences entre le groupe et producteur de l'album.

 

Booba est ensuite incarcéré pendant 18 mois après une condamnation de 6 mois pour braquage de taxi.

En 2000, ils éditent leur premier album intitulé Mauvais Œil sous le label 45 Scientific.L'album est certifié disque d'or[7].

En 2002, Booba signe son premier album solo intitulé Temps Mort, chez 45 Scientific, album qui se certifié disque d'or[8].

Le 11 mai 2004 sort son second album solo intitulé Panthéon, disque d'or[9] avec des titres comme N°10, Avant de partir ou encore Mon son. Toujours en 2004, il crée la marque de vêtements nommée Ünkut, avec Viguen, un styliste New-yorkais.

En 2005, Booba sort sa première mixtape Autopsie Vol.1, en même temps que l'album de son ex-acolyte Ali. 2006 voit la sortie du second album de Lunatic, intitulé Black Album, par le label 45 Scientific et ce, malgré la dissolution du groupe quelques années auparavant.

Le 13 février 2006 sort le troisième album solo de Booba intitulé Ouest Side; plusieurs featurings sont présents sur cet album comme Akon, Mac Tyer, Intouchable, Malekal Morte, Kennedy ou encore Trade Union.

 

En janvier 2007 sort sa deuxième mixtape Autopsie Vol.2. Le premier single extrait de ce CD est le morceau Le D.U.C qui lui attire quelques antipathies dans le milieu du rap français.

 

Le 24 novembre 2008, Booba sort un nouvel album intitulé 0.9, dont est extrait le premier single Illégal.Le deuxième single est "Game over". Le clip a été tourné au Pont de Sèvres. Il joue avec Mala et Bram's sur le titre Izi life, avec Nadeii dans Soldats, Démarco dans Bad Boy street et Rock City dans King. L'album est certifié double disque d'or.

 

Le 29 juin 2009 sort Autopsie Vol.3 avec Because à la distribution, elle est la première mixtape (ou street-album) à se hisser au numéro un des classements en France avec environ 8 000 copies vendues la première semaine. Plus tard, la mixtape bat le record de ventes de mixtape en France avec un peu plus de 50 000 exemplaires écoulés.

 

Le 1er avril 2010, Booba annonce le nom de son cinquième album solo, Lunatic : il l'enregistre alors à Miami

 

 

 

MA CHRONIQUE

 

Pour tous ceux qui sont adeptes du lascar des Hautes Seines, il est vrai que Booba a toujours opéré dans le rap hardcore de très bonne facture, depuis l’album « mauvais œil » du collectif « lunatic » avec Ali et avec le crew 45 scientific, mais aussi ses 4 derniers albums solo de très bonne qualité.

Maintenant exilé à Miami, il peut en toute liberté cracher ses lyrics tonitruants à tous ces « batârds », et ça se ressent deja dans la production, à defaut de nous proposer une qualité d’écriture plus inégale qu’au paravant, Booba envoi sévère musicalement et la production s’en ressent.

Il se sert, comme avec l’artiste T-Pain entre autre de l’auto tune.

L’ Auto-Tune est un logiciel correcteur de pitch, pour être plus clair c’est un procédé de plus en plus utilisé entre autre par les artistes hip hop pour corriger une fausse note d’un instrument, mais surtout moduler la voix, la retravailler pour qu’elle ait une tessiture parfaite et qui sonne parfaitement juste.

De ce fait, même en étant un piètre interprète, cette correction permet de produire un passage vocal, et musical  sans aucune fausse notes.

C’est un moindre mérite pour un artiste de la renommée de Booba, mais le résultat est impressionnant.

L’album commence par l’intro « les derniers seront les premiers », c’est bizarre mais à la première écoute, cela m’a vaguement rappelé l’intro de l’album « mauvais œil », d’ailleurs pleins de clins d’oeils y figurent tout au long de l’album, mais sur mauvais œil, tout commence par « maîtrise les cérémonies », et là « déchaine les enfers », du paradis on passe au purgatoire.

L’instru est parfaite, très « electro », mais malheureusement les lyrics sont un peu banals avec des rimes faciles et prévisibles, comme » Regarde-nous de travers et on te nique ta mère
Violents et vulgaires, nique sa mère
J'ai rien vu, rien entendu sur la vie de ma mère
Météore j'fais des cratères, Dakar dans les artères
Interdit aux bâtards, sur les traces de Shawn Carter
Paire de Reebok Pump, mousqueton, blouson Starter »

 « caesar Palace », le titre suivant démarre fort, pure instru, et ce « fuck you, fuck la France, fuck Domenech, ça fait pas plaisir pour certains, c’est bien envoyé pour d’autres.

 

J'achète pas Moncler, c'est pas assez cher
Si je t'ai tué, c'est que tu l'a ché-cher, mon frère
Tes albums sont de belles merdes, de jolis cacas
Tu rappes la couille qui pendouille, comme Noritaka

Ca taille bien, Booba envoi sévère comme d’habitude mais depuis les plages de Palm Beach, avec ses « bitchs », Booba s’en « bat les couilles » de la censure et le titre est vraiment très efficace, dommage que la partie avec P .Diddy soit brève, en même temps le poids lourds du Hip Hop Us doit demander 10 000 dollards la phrase, Booba est un petit joueur par rapport au nabab.

« Jimmy deux fois » se veut moins entraînant au niveau de l’instru mais les lyrics pas prises de tête sont sympas, le sulfureux refrain en veut pour preuve « Je swagg sur la gauche, je swagg sur la droite
Automatique sur les genoux, bouteille de Jack sur la table
Premier samedi du mois en décrypté sur la 4
Gros décolleté, 9.2.I. tatoué sur la chatte »

Un peu d’humanité et de sentiments dans ce monde de brûtes avec la dernière phrase « Malekal Morte est sur tes pas, chacun est suivi, suivi
Donc si tu aimes quelqu'un, dis-lui, dis-lui »

Le titre suivant, « ma couleur » est excellent, instru efficace purement hip hop, les lyrics sont puissants, explicites, et Booba dénonce à nouveau le racisme et entre autre le fait de s’en sortir de par soi même via le refrain profond « Jugé à cause de ma couleur
J'ai fais les choses dans la douleur
Mais j'ai fais les choses à ma couleur
Négro dis leurs, dis leurs
J'aime quand la pluie commence à tomber
Car on ne voit plus tes larmes
J'ai toujours eu un manque à combler
Je dois tout à une femme

Vraiment on tient ici un très bon morceau, on retrouve là les vrais valeurs d’un Booba quelque peu distrait par moment trop « américanisé » peut être.

« abracadabra » est assez décevant tant au niveau des lyrics que de l’instru un peu trop simpliste et prévisible, mais c’est pour balancer sur « skyrock » et faire décoller les ventes, même si le bad boy n’a pas besoin de ça pour bien vendre.

« Boss du Rap Game », c’est qui le patron mother fucker ?, bon on a la réponse , « faut pas chercher la bête car tu te fait mordre », c’est ce qui faut retenir du contenu, Booba s’auto installe sur son trône et sa philosophie, il le dit lui-même comme le titre de l’album « mauvais œil », « si tu kiffe pas renoi t’écoute pas et puis c’est tout ».

« Killer » et Booba se la joue « lover », enfin à sa façon, et fait un peu d’auto dérision, l’auto tune se fait sentir sur le refrain, surtout « je suis un killer, killer », façon chantée.

Le titre se laisse écouter, sympa sans plus.

« lunatic », titre éponyme avec Akon en featuring, l’instru est bonne, les lyrics, nostalgiques sont énergiques, quelle clique, sur ma chronique « putain quelles rimes de batârd », je devrais m’y mettre.

Revenons au titre, Booba raconte son parcours,  18 août 98, B.2.O.B.A. locked up dans le 78
Lunatic depuis la naissance
A.L.I. tu as toute ma reconnaissance
Vivre en guerre, mourir en paix
J’écris mes punchs en cellule, quartier jeune, Bâtiment B
J’fais des pompes comme à la légion
30 mois fermes dans les chicos, j’suis au hebs comme à la maison
Condamné pour vol aggravé
Premier album de la FF, Ärsenik m’aide à gratter

 

2000 enfin libre, Hauts-de-Seine mon équilibre
La main sur le cœur, l’autre sur le calibre
Mauvais Œil sera un classique
Lunatic, 9.2.I. le nom de ma clique
Disque d'or en indé, premiers à le faire
Je ne suis pas chevalier car fallait mettre genou à terre
La street ne nous lâche pas
Skyrock etc. ne nous passent pas

 

Tout est dit ici en un morceau, l’histoire d’une vie, l’un des meilleurs titres de l’album.

« jour de paye », qui vient revient aux origines d’un rap bien hardcore, lyrics bien hardcore et bien taillés, comme, Moi j'encule l'État, j'ai l'cul à l'air sur un hamac
Au commico, on ferme notre gueule car on sait as-p
Balance-nous fils de pute, on sort le 47-AK

Ou encore : Cette année, j'vais tout baiser, sur la chatte à Rama Yade
C’est bien du Booba, l’instru est prévisible dommage, car les textes flinguent comme le plus gros des calibres.

« si tu savais », avec l’apport du featuring « 92i », est un titre en demi teinte car si le processus de l’auto tune se ressent nettement ans le refrain « si tu savais », qui gâche tout et demeure assez pathétique, le flow et les lyrics dans la deuxième partie du morceau est intéressant.

Rebelote pour l’intro du titre suivant « comme une étoile », encore « auto tuné » mais l’instru au piano et ses paroles plus posées calment et donnent un propos plus cohérent, un autre bon moment de l’album.

« paradis », demeure également un très bon titre, l’instru électro avec quelques notes de piano, Booba sert un bon flow naturel, sans trop d’effets « auto tunés », sur des lyrics qui racontent encore le périple et la vie de Booba.

 

 

Élevé parmi les drogués, les bandits, les malfrats
J'ai grandi sur du Bob, Sugarhill Gang et du Alpha
J'ai fait le tour de cette salope de planet Earth
En manque d'affection, j'ai fourré un pute à 600 Eurs
J'ai fait du trafic de substances chimiques
J'ai créé Lunatic, j'ai fait de la musique
Ennemi public, j'ai fait dans l'illicite
Ils ont cramé mon équipe, ma clique est magnifique
Mon sort j'm'en bats les reins
Pourvu qu'les miens s'en sortent
J'préfère mourir à se-l'ai que vivre en galérien
Je n'emporterai nada, j'le sais mais peu importe
J'vais leur faire le hala avant d'claquer la porte

 

« 45 scientific », titre évocateur, qui en dehors d’être le label crée par Booba et Ali, demeure un morceau coup de poing, aux textes bien chargés, et la partie rappée par Dosseh est impeccable et acéré.


Priez pour que je me perde
Parce que dans le cas contraire, les fins de carrières seront nombreuses
T'auras plus qu'à lancer des rumeurs sur ta propre mort pour t'récupérer ton buzz
Sur la vie de ta mère que je n'ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit
Si certains m'aiment, d'autres me haïssent, mais tous connaissent mes rimes mieux que moi
Tu m'verras pas sucer de bites ni faire de courbettes pour se faire bien voir
Ils ont tué le Christ, combattu le prophète donc moi, combien de fois ?
J'les vois tous prêts à changer de sexe comme RuPaul pour rentrer en playlist mais
Leur dernière vision ne sera qu'un petit blackos et un grand tis-mé
À part de caisse et peut-être de banquier
Honnêtement, qu'est ce que tu penses qu'avec le rap je vais changer ?
Les frères déboulonneront toujours des travelots dans les bois
Et bicravereont toujours de la cèce à la clientèle des soirées branchées
J'suis moins posté au block mais en ce qui me concerne j'suis toujours un brave
Tu me fais gole-ri quand tu me toises
Ta destinée sera celle d'une groupie de concerts de base
Tu vas ouvrir tes seufs, on va te kène, ché-cra puis one again
Et le jour d'après, on aura déjà oublié ton blase

 

On en vient à « top niveau », quelque peu décevant et anecdotique, le refrain « auto tuné » de T-Pain vient gâcher un titre qui manque cruellement de personnalité, dommage.

« reel », dans la continuité, T-Pain revient sur ce titre pour déclamer un flow plus frais et sympa à l’écoute.

« me-ca » featuring « Djé », hymne à l’argent facile, entre autre apologie des lascars et dealers de quartiers, question de point de vue, le titre est néanmoins intéressant et provocateur.

« saddam hauts de seine », très bon titre suit aussi la logique  de « me-ca », prône une philosophie discutable du « business facile », mais du dédain de la France qu’il n’épargne pas.

Mais bon on sait forcément dans quoi on met les pieds avec une galette de Booba.

Le dernier titre de l’album, « fast life », est un des meilleurs moments de l’album, l’instru est excellente, le featuring Ryan Leslie, qui pose son style plus r&b derrière de superbes notes de piano finit l’album en douceur, un final très inspiré.

Pour conclure, on peut résumer qu’il y a du bon, du moins bon et du mauvais, mais malgré son irrégularité et sa manie à être surproduite et le son « auto tuné » , je l’ai assez répété précédemment mais ce procédé dénature la musique et enlève son authenticité, ce que je déplore ardument, bref en dépit de cela, même si on à connu Booba en meilleure forme, l’album « lunatic » est agréable à l’écoute avec ses défauts et ses qualités,  ce n’est pas la révolution non plus dans le hip hop hexagonal, même si le lascars s’est exilé aux Etats-Unis.

Alors a quant un putain d’album en Ricain avec des purs featurings ?



 

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